LA RESPIRATION : comprendre son pouvoir dans l’apaisement de l’anxiété
- Stéphanie Loevenbruck

- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 3 heures
Oui la respiration est un super pouvoir !
L’anxiété — qu’elle soit passagère (un moment de stress, une situation marquante) ou chronique — se manifeste souvent par des signes physiques : respiration rapide ou superficielle, sensation d’oppression, tension dans le thorax, cœur qui bat fort, pensées envahissantes…
Or, la respiration n’est pas qu’un simple réflexe vital : c’est un pont entre le corps, le système nerveux et le cerveau.
C’est précisément cette connexion que des travaux récents — en particulier ceux de ProfesseurThomas Similowski — rendent visibles. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le pneumologue insiste sur le rôle central de la respiration :
Selon lui, la respiration — loin d’être un simple échange d’air — synchronise l’activité cérébrale et influe sur la cognition, les émotions, la mémoire, la perception. sorbonne-universite.fr+2splf.fr
Dans son ouvrage co-écrit avec le journaliste scientifique Guillaume Jacquemont Les Superpouvoirs de la respiration, il montre que, même chez des personnes en bonne santé respiratoire, contrôler consciemment son souffle (respiration lente, profonde, nasale) peut favoriser l’équilibre psychique — et potentiellement aider à apaiser des états de stress ou d’anxiété.
Il nuance toutefois : ces bénéfices ne sont pas (encore) prouvés de façon « définitive » à long terme, mais l'état des connaissances actuelles suffit à recommander l’intégration de la respiration consciente dans des approches de bien-être, sans danger connu.

Comment la respiration consciente agit : mécanismes physiologiques et psychiques
❖ Activation du système parasympathique — En ralentissant et approfondissant la respiration, on stimule le système nerveux parasympathique (responsable du repos, de la régénération, de la détente), ce qui diminue le rythme cardiaque, la pression artérielle et favorise une sensation d’apaisement.
❖ Synchronisation cérébrale et régulation mentale — Le souffle semble agir comme un métronome sur l’activité cérébrale : inspiration, expiration, rythme respiratoire influencent l’éveil, l’attention, les émotions.
❖ Lieu d’ancrage pour l’esprit — Porter l’attention sur la respiration permet de ralentir le flot des pensées, d’évacuer les ruminations, de revenir au corps — un aspect essentiel dans la gestion de l’anxiété ou des crises d’angoisse. Même simplement observer le souffle peut suffire à induire un premier niveau de détente.
Intégrer la respiration consciente dans votre quotidien
Voici quelques pratiques simples — adaptées à un usage quotidien pour exploiter ce “super-pouvoir”.
Exercice / Technique | À quoi ça sert / Effet recherché |
Prise de conscience du souffle — observer sans modifier, sentir l’air passer dans le nez, la cage thoracique s’élever / s’abaisser | Débuter le lâcher-prise, développer la conscience corporelle, ancrage dans le présent |
Respiration lente + profonde (nasale, diaphragmatique) — inspirer calmement, expirer lentement, à un rythme modéré | Stimuler le système parasympathique, réduire le stress, calmer le mental |
Respiration rythmée / “cohérence cardiaque” simplifiée — par ex. inspiration 4–5 s / expiration 4–5 s pendant quelques minutes | Apaiser les émotions, stabiliser l’état intérieur, favoriser la relaxation |
Limites et précautions
Les données sont encore au stade de « preuve de concept » — les effets à long terme et l’efficacité clinique à large échelle nécessitent des recherches plus robustes. Le Monde.fr+1
La respiration consciente ne remplace pas un suivi médical ou psychothérapeutique en cas de troubles sévères, d’anxiété chronique invalidante, ou de pathologie mentale.



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